J'ai élaboré un système social, ses composants et leur articulation, ses buts et ses réglages, son fonctionnement et son homéostasie, bref toute une belle mécanique faite pour marcher.
Je sais que l'humain est un être irrationnel et ceci est une vasterie de le dire. Cela va trop lloin pour être décrit. En gros l'humain est commandé parce qui le rassure, et ça peut être n'importe quoi, même de commettre des crimes.
Si le système idéal est inaccessible, ce n'est pas parce que "idéal" = "impossible", non, l'idéal est simple à définir, il peut sortir de la bouche d'un enfant. C'est parce que l'humain est, de par sa constitution d'humain, bicéphale pour reprendre le terme de feu Manuel de Diéguez, ayant (je ne vais pas reprendre ses termes, il aurait utilisé des références latines) simultanément un corps et une âme, étant simultanément un animal et un être divin, les deux fonctionnant de manière symbiotique, et s'ignorant superbement l'un-l'autre.
C'est à partir de là que le Connais-toi de socrates prend toute sa dimension, puisque "toi" est un être partagé, divisé, mettant en œuvre des stratégies pour chercher la paix intérieure, en décrétant des accords de paix tout au long de sa vie.
Il faut avoir vu la terre tourner autour de son soleil un assez grand nombre de fois pour parvenir à en saisir toute la grâce et à la fois la terrible irréversibilité. Chaque instant qui nous est donné permet de s'apercevoir que chaque instant qui nous est donné s'enfuie aussitôt. On peut avoir la patience et la foi pour retenir des leçons, mais les circonstances sont toujours nouvelles.
Ainsi il y a ceux qui nient l'intérêt de l'expérience et qui veulent "vivre à cent à l'heure", dévorer les chances, tout réussir, et se faufiler comme des as dans les dédales des possibilités.
Et il y a ceux qui veulent plutôt saisir des événements qui leur ont échappé comme le sable qui s'égraine dans la main, en en conservant un souvenir assez intense pour se cristalliser en une vérité éternelle.
En fait selon l'humeur du jour et les circonstances on peut être l'un ou l'autre, mais difficilement les deux.
C'est ainsi que généralement les gens se divisent toujours en deux catégories, quelle que soit la première elle aura l'inconstance, l'impétuosité et l'imprévisibilité de l'animal, et toujours la seconde aura une cécité sûre d'elle, un aplomb redoutable, et une rigidité qui l'empêchera de prendre le moindre virage.
C'est normal qu'il en soit ainsi car l'univers a deux pôles, ou du moins un seul anti-centre qu'on peut voir sous deux perspectives opposées, d'une part il y a ce qui découle de la circonstance, le déterminisme, et d'autre part ce qui découle des principes, le but de toute chose, et sa cohorte de lois universelles.
Bien sûr que les deux fonctionnent ensemble, bien qu'elle ne puissent jamais se rencontrer ou tenir compte l'une de l'autre. L'orage fend le ciel parce que c'est comme ça, la montagne glisse parce qu'elle le doit, quoi qu'on en dise et quoi qu'on veuille, elle s'en moque. Et la circonstance de son côté se moque des principes, peut-être qu'ils vivent à travers elle si elle veut, mais il n'empêche que son seul but est de remplir les espaces vides, de s'étendre, d'explorer, de chercher encore et encore. Il lui est demandé de suivre son instinct, de bifurquer rapidement, de s'adapter avec souplesse, de chercher le soleil où qu'il soit, et où qu'il veuille aller.
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J'ai découvert la signification du nombre Pi. Je mets ça là parce que ça a un lien.
Personne ne connaît la signification du nombre Pi bien qu'il soit parlant, et qu'on sente quelque chose. On a beau parcourir ces chiffres qui virevoltent, on n'arrive jamais à en comprendre la logique. Mais il y a une logique qui est pourtant unique et suffisante, une logique macroscopique, bien qu'elle n'explique pas les choix microscopiques et qu'on ne puisse pas vraiment prédire la prochaine décimale. Ce sera la surprise.
Pourtant au départ l'idée est simple, c'est un cercle, un cercle parfait, infiniment parfaitement rond.
Cela n'existe pas dans la nature un cercle rond ; il a toujours un côté plus long que l'autre, même si c'est infinitésimal. Il a forcément un haut et un base, il tranche forcément un plan dans l'espece, donc nécessairement il engendre des conséquences qui l'empêchent d'être parfaitement rond. S'il était parfaitement rond, il n'y aurait aucun espace autour, aucune vie, il serait lui-même l'univers.
Le rond parfait relève de l'imaginaire. L'imaginaire est non-inexistant, donc c'est déjà ça de gagné.
Seul un processus psychologique peut atteindre la rondité parfaite.
alors, quand on mesure la longueur du rond déplié, et qu'on obtient un nombre irrationnel - et pas qu'un peu irrationnel, mais complètement fou ! - alors on ne doit pas s'en étonner.*
(*) un nombre irrationnel est un nombre infini, mais Pi est un nombre dont l'infini est composé d'une séquence de nombre dont la justification est infinie.
Ce qui m'a frappé c'était de voir que statistiquement ces nombres se répartissaient de façon assez homogène. Il y a toujours une chance sur le nombre de nombre du chiffre que multiplie 10, de trouver ce nombre quelque part tout au long de Pi.
Si vous voulez trouver le nombre 123456, il existe quelque part, on ne sait pas trop où, mais on peut s'en approcher par les statistiques. Il y a :
- [0.7 à 1.3] chances sur 100 de trouver un nombre à deux chiffres
- [0.7 à 1.3] chances sur 1000 de trouver un nombre à trois chiffres
- [0.7 à 1.3] chances sur 10000 de trouver un nombre à quatre chiffres
etc...
Donc la règle (la règle de Dav) est qu'il y a (1±1/π) / 10ⁿ chances de trouver un nombre composé de n chiffres dans π.
En fait cela va même plus loin, Pi est le hasard lui-même.
Ce qui est stupéfiant est de se dire qu'il n'existe qu'un seul hasard, et il est suffisant, puisque infini, pour englober tous les hasards. Mais il n'a qu'une forme possible, c'est Pi.
Il n'y a pas, comme on peut le croire, une infinité de hasards ; un peu comme das une explosion de combinaisons. Non, en fait toute croissance en complexité a des propriétés convergentes, vers au final qu'une seule propriété, qui est macroscopique.
Pi est le hasard, en personne.
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La nature humaine est une forme géométrique parfaite, quelque chose d'absolument et infiniment incompréhensible, mais régit par une seule et unique loi, celle qui détermine les deux buts de l'univers. L'univers bande toutes ses forces pour accomplir son destin, mais seul il n'arrivera à rien et il ne restera que le néant.
La nature humaine, en tant que création additive de l'univers, c'est à dire à la fois extérieur et intérieur de l'univers, en tant que partie prenante, par son rôle et par ses actes accomplie le but de l'univers. Peu importe ce que vous faites, vous faites tout ce que le hasard vous envoie faire, mais au final, statistiquement (en incluant l'infinité d'âmes vivantes à un moment t) les lois sont toujours respectées.
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Et dans chaque instant, il s'agit pour l'humain de choisir, en son âme en conscience, s'il doit réagir aux circonstances ou réagir aux principes, en priant pour que ces deux causes coïncident en une seule, mais la plupart du temps en se le faisant croire à soi-même.
Puis-je être sûr que ce que je fais en ce moment est la meilleure chose à faire, vis-à-vis des circonstances, et vis-à-vis des principes ?
Une chose est sûre, quand j'arrive à joindre les deux, je me sens entier.
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Dans ce monde les libéraux ou les femmes ou les jeunes ou la précipitation incite à se soucier du présent, et pour ce faire, à amputer l'avenir du présent qu'on souhaite. Et les socialistes, les hommes, les vieux ou la sérénité sont prêts à sacrifier le présent pour obtenir un avenir qui est pourtant hypothétique.
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Ainsi (pour revenir au point de départ) un système social qui sait allier une gestion à long terme et une grande somme d'actions guidées par l'intérêt personnel, doit sûrement être d'une complexité infinie, c'est à dire être entièrement mis en œuvre par une conscience humaine. On peut dire, dans l'idéal de l'idéal, il n'y a aucune loi, la liberté est absolue, n'importe qui peut faire n'importe quoi, mais en tout état de cause chacun agit - de façon adéquate - avec une conscience totale et intégrale de la réalité à un instant t.
Cela donne le vertige n'est-ce pas ?
Surtout quand on voit chacun agir avec une conscience extrêmement ridicule de la réalité, et que par-dessus le marché, par rapport à ces circonstances microscopiques, ils sont encore très loin d'agir de façon cohérente.
C'est pour cela que l'humanité doit faire un pas vers l'acceptation des règles, en toute humilité, et que ces règles doivent devenir dépassionnées, à la fois adaptables et à la fois prévisibles.